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Chef d’œuvre

Tonnerre - Yonne - 11 août 2015

Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre

La mise au tombeau du Christ

de l’Hôtel-Dieu de Tonnerre

 

La Mise au tombeau de Tonnerre, exécutée en 1454, est un don de Lancelot de Buronfosse, un riche marchand tonnerrois.
Avec les terreurs de la Guerre de cent ans (maladies, famines, misère noire), il est coutume, pour les gens aisés, de faire des dons soit pour demander la protection de l'Au-delà, soit en remerciement d'avoir été épargné.

Au XVe siècle, la Bourgogne est l'un des centres artistiques majeurs de l'art en France et la ville de Tonnerre est un haut lieu de la sculpture.

Depuis des siècles, le sculpteur est tributaire de l'architecte ; la sculpture était alors soumise aux volontés des lignes architecturales (comme sur le tympan des cathédrales).
Ici, nous sommes loin des déformations visibles sur les tympans : l'artiste redescend sur terre, on approche de la Renaissance et c'est l'Homme qui intéresse.
C'est ainsi que la sculpture se détache de tout support pour prendre une forme en "ronde-bosse" et s'apparenter à une sorte de "tableau vivant", quasi de grandeur nature et dans un grand souci de réalisme.
A l'origine, elle était polychrome, comme celle que l'on peut admirer dans l'église de Chaource. Les deux gardes romains ont disparu.
Nous voyons le Christ étendu sur son tombeau, saint Joseph d'Arimathie à sa tête (place privilégiée car celui-ci aurait offert son propre tombeau au Christ selon l'Évangile de Jean). A sa gauche, Marie, soutenue par saint Jean, Marie Madeleine en orante (représentée dans une attitude de prière), la chevelure dégagée, avec son pot d’onguents, Marie d’Alphée (dite de Cléophas), Marie Salomé et saint Nicodème à ses pieds.

Cette œuvre, en pierre de Tonnerre, a été exécutée par deux sculpteurs dont les noms ne sont connus que par la commande et le paiement de cette sculpture : Georges et Michiel de la Sonnette. Il est supposé que ce sont des artistes de l'atelier de Claus Sluter, venus des Flandres et dont le nom a été traduit en français pour l'occasion. Claus Sluter (1355-1406) avait d'ailleurs œuvré à la Chartreuse de Champmol à Dijon (Puits de Moïse entre autres) quelques décennies auparavant.

 

Les plis des manteaux sont lourds et caractéristiques de la sculpture bourguignonne de la fin du Moyen Age, ils tranchent avec la finesse des boucles des cheveux et la délicatesse des visages.

La scène ne reflète pas le caractère dramatique souvent représenté dans cette scène, ici les personnages se recueillent dans le silence.

 

Un anachronisme : la coiffe de Marie Salomé est celle de la femme du mécène, la coiffe bourguignonne de l’époque.

 

 

 

 

Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Mise au tombeau du Christ - Hôtel-Dieu de Tonnerre
Tag(s) : #Photos sites et monuments historiques
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