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 Cher Petit

 

À Jules Démésy,

À tous les soldats, Français et Hommes originaires des colonies, tombés en 1939, 1940.

 

 

« Il n’y a pas de crime de guerre, c’est la guerre en soi qui est crime et criminels tous ceux qui travaillent à la rendre inévitable. »

Bernard Clavel

 

Avant-propos

 

« Les objets inanimés ont souvent une âme, un cœur qui bat encore et qu’entendent les oreilles du cœur aimant. »

Abbé René Bolle-Reddat - Journal de Notre-Dame du Haut - Ronchamp – mars 1988

 

Dans la famille, on a toujours été conservateurs, on ne jetait rien. Ayant toujours été sensible aux traces du passé, quelle aubaine, pour moi, que tous ces vieux papiers jaunis, photos anciennes et objets déclassés !

Au grenier, dans une malle, perdu entre une lampe à pétrole et une robe de mariée des années vingt, un casque. Un casque percé d’un trou devant, sur le côté droit, le métal retourné vers l’intérieur. « C’était le casque de Jujules ! »

A cause du drame qu’il symbolise, cet objet m’a toujours impressionné. J’ai le sentiment d’une relique qui dégage une grande force et qui impose le respect.

 

A l’automne 2004, les Libérateurs de la France ont été dignement célébrés : les Alliés, les combattants de la France Libre, les apports issus des maquis, sans oublier les troupes venues des colonies. Ce ne fut que justice.

En 2000, un pareil hommage n’a pas été rendu aux soldats tués en 1940. Pourtant, du 10 mai au 17 juin 1940, 120 000 soldats français seront tués et 250 000 blessés (auxquels il faut ajouter 100 000 civils tués sur les routes de l’exode).

Le souvenir de tous ces « morts pour la France » a largement été occulté par une imagerie montrant la débâcle et ses cohortes de fuyards, par une historiographie insistant sur la rapidité de cette défaite et la recherche d’explications rejetant la responsabilité d’un tel chaos tantôt sur les chefs militaires, tantôt sur le personnel politique, parfois sur les deux. Et pourtant, les soldats français se sont battus avec un grand courage.

 

Ce livre est un hommage à ces combattants - que l’historien militaire, le général Jean Delmas, a appelés les « combattants de l’honneur » - en retraçant l’itinéraire de l’un d’entre eux, Jules Démésy qui figure parmi mes ancêtres. Il est un hommage aussi aux soldats de l’Armée d’Afrique qui, en 1939 comptait 340 000 hommes dont 90 000 Marocains (le régiment de Jules était le 1er RTM). On disait alors des tirailleurs indigènes…

 

Les archives familiales constituées de photos, de lettres et autres papiers soigneusement conservés, complétées par des documents du Service historique de l’armée de terre, permettent de retracer l’histoire de Jules et les circonstances de sa mort en ce printemps inondé de soleil.

 

Le reste, tout ce que j’ignorais, cet objet inanimé, comme « un cœur qui bat ! » me l’a soufflé par ce trou béant et horrible qui emporta un garçon de 24 ans.




Lire :

Cher Petit - 2 - Une terrible nouvelle

 

Tag(s) : #Cher Petit - roman
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