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Il faut faire effort pour se rappeler comment tout ça a commencé. Des images et des commentaires à la télévision, bien sûr, celles d’une ville chinoise de onze millions d’habitants, entièrement vide ; un professeur de médecine sur le plateau de l’émission « C’est à vous », un peu dédaigneux quant à la publicité faite à cette épidémie lointaine, disant qu’on ferait mieux de se vacciner contre la grippe saisonnière (depuis il a changé de discours).

Le 25 février, j’ai cet échange avec ma fille Claire, qui m’écrit :

«  Tu as vu cette merde de coronavirus ! Ça aurait été il y a un an, tu n’aurais pas pu partir en Italie. Sabine qui y va avec maman au mois d'avril ...

  • Ça sera fini.
  • Tu parles ! Ce n’est que le début si ça se trouve …
  • Mais non, faut pas écouter les médias.
  • Ben ça fait peur …
  • Ça va se tasser.
  • Mouais … »

Pas convaincue, la fille … Elle avait raison.

 

Mais peut-être ne voulais-je pas aller dans son sens. On est tellement habitué à ce que les catastrophes, le mal, se passent ailleurs, loin, très loin … sur nos écrans.

 

Le samedi 29 février, j’assiste à l’assemblée générale de l’amicale des Houillères à la salle des fêtes de Ronchamp. L’assistance est bien fournie (bien mieux que le 25 janvier lors de la soirée des Amis du musée de la mine dans la même salle). J'y rencontre des gens de Ronchamp et de Champagney. Je me rappelle que les plaisanteries sur le bannissement du serrage de mains se terminaient par … des poignées de mains.

Ce même samedi a lieu, à Champagney, la soirée organisée contre le compteur Linky. Lorsque j’arrive à la salle des associations, à 20 h, celle-ci est déjà bondée. J’ai un mouvement de recul et d’hésitation. Du coup, pas de serrage de mains. Une centaine de personnes est entassée dans un local trop petit pour l’événement. La chaleur y est étouffante, un nid à microbes !

A cette époque, si j’ose dire, la vie est encore normale ; à tel point que les incohérences se sont déjà accumulées, comme la venue de près de 3 000 supporters italiens à Lyon le mercredi 26 février. Début mars, ont lieu les premières annulations de spectacles et d’autres événements publics. Finalement, tout sera annulé ou reporté et les lieux publics fermés. Pour ma part, sentant le mauvais vent venir, je fais une « dernière » randonnée le 13 mars et vais au restaurant le lendemain.

Puis, le président de la République annonce, presque en même temps, la fermeture des écoles, le 16 mars, et le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars, deux messages contradictoires aux conséquences logiques : abstention record aux élections et déambulations au soleil des Français le premier week-end du confinement. Tout cela permettra à l’épidémie de se développer.

 

Le 17 mars, à midi, commence le confinement partiel du pays. Depuis, chaque jour qui passe, on annonce l’arrivée du pic de l’épidémie. Les journaux, dans le droit fil du discours guerrier gouvernemental, rivalisent de catastrophisme, croyant utile, par exemple, de parler de « déferlante ».

Face aux images des transferts de malades en avion, en hélicoptère, en train, pour soulager des hôpitaux saturés par le manque de lits et de matériel, on ne peut s’empêcher de penser à la casse de l’hôpital public organisée par la politique libérale en œuvre depuis 1983. Un seul chiffre, entre 2003 et 2017, 69 000 lits d’hospitalisation complète ont été fermés. Du coup, on ne sait pas si les gens meurent plus des conséquences de cette politique que du virus.

 

Que je n’aie pas cru à l’éventualité de cette catastrophe n’a aucune importance, que les gens « en responsabilité » aient été surpris, pourquoi pas ? Ce qui n’est pas admissible, c’est que la sixième puissance mondiale n’ait pas été prête.

 

14ème jour

Dessin : Foolz

Dessin : Foolz

Tag(s) : #Textes et nouvelles
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