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Période 1900-1950

Vers 1928, les filles prêtes pour une course. A gauche Hélène Démésy.

Vers 1928, les filles prêtes pour une course. A gauche Hélène Démésy.

Avant 1914, il existe à Champagney une société sportive évoquée dans les délibérations du conseil municipal sous le nom d’ « Union Sportive ». On sait peu de choses à son sujet, mais ce qui est sûr c’est que, dans les années vingt, le cyclisme est un sport prisé à Champagney puisqu’au moins deux courses de vélo par an sont organisées au départ du village. L’une des vedettes en est Marcellin Fury qui d’ailleurs, vendait des bicyclettes dans un magasin situé au centre de Champagney. Des parcours de plus de cent kilomètres étaient établis comme par exemple celui‑ci : départ Champagney, Lure, Luxeuil, Faucogney, Melisey, Fresse, Plancher, les Barres de Frahier, Ronchamp, Champagney. Edmond Boillat ouvrait la course sur sa moto et on imagine l’exploit sans cesse renouvelé par ces hommes lorsqu’on songe aux machines de cette époque ainsi qu’à l’état des routes...

Vers 1925, au centre de Champagney le départ d’une course cycliste. Nous sommes devant la pharmacie Vendrely au niveau de l’actuelle auto-école. Edmond Boillat sur sa moto ouvre la course. Derrière lui Cordier. Sur la droite (avec des lunettes) Marcelin Fury (qui tenait un magasin de vélos au centre du village) et à sa droite les frères  Olivier du Ban de Champagney. (Photo Maurice Boillat).

Vers 1925, au centre de Champagney le départ d’une course cycliste. Nous sommes devant la pharmacie Vendrely au niveau de l’actuelle auto-école. Edmond Boillat sur sa moto ouvre la course. Derrière lui Cordier. Sur la droite (avec des lunettes) Marcelin Fury (qui tenait un magasin de vélos au centre du village) et à sa droite les frères Olivier du Ban de Champagney. (Photo Maurice Boillat).

A côté de ce sport existe bien sûr le football. Un terrain Sous‑les‑Chênes, aux Graviers, est d’ailleurs inauguré en 1926.

il faut attendre mai 1927 pour retrouver la trace d’une subvention accordée aux sportifs du village. On parle alors de la « Société sportive de Champagney ». Parallèlement à ces activités, existe dès 1927, et c’est une réeIle concurrence, ne serait‑ce qu’au niveau de la jeunesse, « l’Alerte » la société de sport fondée par le curé Gaillard et dont les membres disposent à la salle Jeanne d’Arc du matériel nécessaire à la pratique de la gymnastique.

L’équipe de foot de « l’Alerte » en 1941-1942. La photo est prise au Magny sur le terrain prêté par l’industriel Ramondot. De gauche à droite  Debout : Bauchet, Lucien Grandljean, André Mohn, Emile Lombard, Gaston Peroz « Tchauvey », Marcel Greandjean ?, Stanislas Koslowski, Irénée Campredon Devant : Paul Koslowski, René Lacour, Georges Travers, Henri Campredon, Roger Campredon (Photo Elisabeth Campredon).

L’équipe de foot de « l’Alerte » en 1941-1942. La photo est prise au Magny sur le terrain prêté par l’industriel Ramondot. De gauche à droite Debout : Bauchet, Lucien Grandljean, André Mohn, Emile Lombard, Gaston Peroz « Tchauvey », Marcel Greandjean ?, Stanislas Koslowski, Irénée Campredon Devant : Paul Koslowski, René Lacour, Georges Travers, Henri Campredon, Roger Campredon (Photo Elisabeth Campredon).

En 1929, Henri Roth fraîchement élu maire, décide de redynamiser la structure laïque et de rassembler tous les jeunes du village. Avec le concours de gens qui se sont déjà investis dans le domaine du sport, tels que Edmond Boillat, Auguste Capraro ou Louis Graizely, il fonde les « Sports Réunis ». Au départ, tous se retrouvent au sein de la nouvelle société, mais des dissensions apparaissent et des garçons que nous diront proches de l’Eglise, quittent les « Sports Réunis », réintègrent « l’Alerte » y créant ainsi une équipe de football dite « l’Alerte Sportive». Monsieur Ramondot, industriel au Magny, leur prête un terrain à proximité de son usine.

Les débuts des « Sports Réunis » ne sont donc pas faciles. Les responsables tentent de varier les disciplines. Parmi celles‑ci il faut inclure la préparation militaire d’où, en 1931, l’idée d’installer un champ de tir au Bermont. Dans les années trente les courses de vélos ont toujours du succès. En septembre 1931, la mairie ne peut financer les prix d’une course prévue à l’automne en raison « de la situation financière de la commune ».

L’équipe des Sports Réunis vers 1938-1939 De gauche à droite  Debout : Auguste Capraro, Eugène Coppey, Marcel Eblé, Alfred Graizely, André Vissler, Jean Lamboley, Maurice Boillat, Georges Travers, Henri Campredon Accroupis : Bourniquez, Barachin, Paul Graffe, Grandjean (Marcel ?), le coiffeur Bloch

L’équipe des Sports Réunis vers 1938-1939 De gauche à droite Debout : Auguste Capraro, Eugène Coppey, Marcel Eblé, Alfred Graizely, André Vissler, Jean Lamboley, Maurice Boillat, Georges Travers, Henri Campredon Accroupis : Bourniquez, Barachin, Paul Graffe, Grandjean (Marcel ?), le coiffeur Bloch

En septembre 1933, la société demande la construction de vestiaires sur le terrain de football. Ce sport reste la grande affaire des années trente et quarante. Il y a des rencontres tous les dimanches et, en 1935, est constituée une deuxième équipe : la réserve.

Régulièrement sont organisées des fêtes sportives avec des tournois impliquant quatre équipes : Champagney et trois autres venues de l’extérieur. Auguste Capraro est alors l’arbitre. Les déplacements sont également nombreux : Belfort, Lure, Luxeuil, Giromagny, Vieux‑Charmont, Etupes, Valentigney ... Les gars sont véhiculés grâce à la camionnette du boucher Marcel Bourquard ou au camion d’Henri Pernot. Pendant la guerre il y aura aussi le camion‑benne à gazogène de Kielwasser.

Jusqu’en 1937 le seul accès au terrain était celui par la passerelle. A cette date, il est question d’acquérir une bande de terrain de la propriété Corbin afin de créer un autre accès au terrain de sport. En 1938, Jules Dorget, propriétaire du tissage, fait don à la commune d’une parcelle au « Pré du Moulin » attenante au terrain de football. Il sera encore agrandi, par l’acquisition de plusieurs parcelles en 1941 et en 1943. En 1944, transformé en parc de stationnement par l’armée, il sera alors totalement saccagé par les va‑et‑vient des véhicules militaires de tout gabarit. Une subvention de 80 000 francs permettra de la remettre en état seulement au printemps de 1946.

 

L’équipe 1ère des Sports Réunis le 3 octobre 1937. Rencontre contre le RC Vesoul. Champagney gagne le match avec un score de 3 buts à 0. De gauche à droite  Debout : André Taiclet « Pipa », Maurice Boillat, Emile Colney, Gilbert Laurency, Paul Grisey Accroupis : Henri Cardot, Paul Graffe, Bourniquez, Jean Colney, Edouard Marcillat, Petitgirard, Paul Bruey du Ban On note la présence d’un militaire semble-t-il. Au loin à gauche les maisons de la rue de la Gare au niveau du cimetière. Le bâtiment – les vestiaires – était encore visible dans les années 70 et servait alors de logis à Emile Dornant, personnage marginal et footballeur doué aux dire des Anciens (On le voit sur la photo de 1947).

L’équipe 1ère des Sports Réunis le 3 octobre 1937. Rencontre contre le RC Vesoul. Champagney gagne le match avec un score de 3 buts à 0. De gauche à droite Debout : André Taiclet « Pipa », Maurice Boillat, Emile Colney, Gilbert Laurency, Paul Grisey Accroupis : Henri Cardot, Paul Graffe, Bourniquez, Jean Colney, Edouard Marcillat, Petitgirard, Paul Bruey du Ban On note la présence d’un militaire semble-t-il. Au loin à gauche les maisons de la rue de la Gare au niveau du cimetière. Le bâtiment – les vestiaires – était encore visible dans les années 70 et servait alors de logis à Emile Dornant, personnage marginal et footballeur doué aux dire des Anciens (On le voit sur la photo de 1947).

Pendant l’Occupation, on joue au football normalement et même très sérieusement puisque deux professionnels de Sochaux sont mêlés aux jeunes joueurs. Il s’agit d’abord de Pibarot (Ce joueur réfugié à Champagney travaillait aux houillères de Ronchamp, ce qui permettait d’éviter le STO, et logeait chez Paul Jacquot) et de son ami Lucien Rué (qui sera aussi professionnel à Nancy). Les deux « pro » dirigent de durs entraînements et il arrive que des Allemands assistent en spectateurs aux matchs du dimanche. C’était la grande époque où la faiblesse des moyens et la simplicité ‑ les joueurs fauchaient eux‑mêmes le terrain ‑ n’empêchaient pas la grande qualité des prestations.

 

En cette triste période de l’Occupation, Champagney brillera encore par les performances des équipes de basket. Ce sport était pratiqué par les garçons et les filles du cours complémentaire, mais ce sont surtout les exploits des filles qui ont marqué toute cette époque.

L’équipe de basket féminine du cours complémentaire est créée en 1941/42. Un terrain de sable bien damé est aménagé derrière l’école (au niveau des immeubles de l’actuelle rue Marcel Paul), les vestiaires se trouvant dans les locaux scolaires. Un autre terrain de basket jouxtait le terrain de foot des « Graviers ».

Les supporters de cette équipe seront nombreux et l’on comprendra leur enthousiasme à la lecture du palmarès obtenu par ces filles : elles furent championnes d’académie en 1942 et 1943 et championnes de zone interdite  en 1942/43 après avoir battu Nancy, puis une seconde fois en 1943/44 éliminant alors Lunéville et Le Cateau‑Cambrésis (En 1940 les Allemands divisent la France en sept zones. La Franche‑Comté se trouve en zone dite " interdite ", la circulation entre cette zone et le reste du pays étant interdite).

Un village prenant la première place devant des équipes de grandes villes en une période où tout était difficile : se nourrir, s’habiller, se déplacer ... voilà qui n’est pas commun. « Le Cateau, il est cuit ! » chantait Monsieur Mouillon, le professeur du cours complémentaire avec lequel Eugène Coppey entraînait les jeunes filles de Champagney et du canton.

Les transports s’effectuaient dans les camionnettes au gazogène, avec l’inconfort et les émanations de gaz carbonique qu’on peut imaginer, de Marcel Bourquard ou des garagistes Kibler (père) et François. Après guerre, cette équipe jouera même une fois à Strasbourg et deux fois à Paris.

Toujours en ce qui concerne le sport scolaire, Jacques Delattre sera champion de France de cross en 1943 et l’équipe d’athlétisme championne de Franche‑Comté en 1945.

L’équipe de Basket dans les années 40 Cette photo situe bien l’endroit où se trouvait le terrain de basket puisqu’on reconnaît la mairie et l’école. Le groupe photographié se trouve à l’emplacement actuel des immeubles de la rue Marcel Paul. Eugène Coppey et M Mouillon, professeurs au CC, sont en arrière. De gauche à droite  Marguerite Jacquot, Françoise Girard, Simone Poirier, Colette Castel, Marie-Thérèse Jeanmougin « les Echos » Devant : Huguette Hénisse et Ginette Gillet

L’équipe de Basket dans les années 40 Cette photo situe bien l’endroit où se trouvait le terrain de basket puisqu’on reconnaît la mairie et l’école. Le groupe photographié se trouve à l’emplacement actuel des immeubles de la rue Marcel Paul. Eugène Coppey et M Mouillon, professeurs au CC, sont en arrière. De gauche à droite Marguerite Jacquot, Françoise Girard, Simone Poirier, Colette Castel, Marie-Thérèse Jeanmougin « les Echos » Devant : Huguette Hénisse et Ginette Gillet

Une équipe de basket féminine civile est constituée en 1943/44 avec un personnel proche de celle du cours complémentaire. Elle aussi fera des prodiges puisqu’elle parviendra en quart de finale du championnat de France de basket en 1947. A partir de l’année suivante, la pratique de ce sport entrera en sommeil, les grandes années étant passées. Parmi les filles ayant vécu cette épopée citons : Simone Poirier, Huguette Henisse, Ginette Gillet, Marie‑Thérèse Jeanmougin, Andrée Peroz, Claude Labbaye, Marguerite Jacquot, Marie‑Thérèse Gouhenant, Renée Jacquot, Paule Coppey, Nicole Vissler, Odette Bourquard.

 

L’équipe de basket du Cours complémentaire en 1943 On aperçoit à gauche la mairie, le groupe cachant l’école. Devant le professeur M Mouillon, on reconnaît de gauche à droite : Monique Dorget, Marie-Thérèse Jeanmougin, Andrée Peroz, Huguette Hénisse, Monique Girard, Marguerite Jacquot, Ginette Gillet

L’équipe de basket du Cours complémentaire en 1943 On aperçoit à gauche la mairie, le groupe cachant l’école. Devant le professeur M Mouillon, on reconnaît de gauche à droite : Monique Dorget, Marie-Thérèse Jeanmougin, Andrée Peroz, Huguette Hénisse, Monique Girard, Marguerite Jacquot, Ginette Gillet

Dans les années quarante, on l’a vu, cohabitaient trois structures sportives : « l’Alerte » dont le responsable était alors Monsieur Jeandidier, les « Sports Réunis » dirigés par Louis Graizely et l’association sportive du cours complémentaire. La volonté d’unifier ces différents groupes et de rassembler les efforts dispersés coïncide avec l’arrivée du curé Jeanblanc en 1943. Le 24 juillet de cette année a lieu une réunion constitutive et c’est alors qu’apparaît pour la première fois la nouvelle dénomination : « Union Sportive de Champagney ». Henri Roth accepte d’en prendre la présidence et la première assemblée générale a lieu trois jours plus tard. Les statuts de la nouvelle société seront adoptés en février 1944 et elle regroupera tous les sports pratiqués à l’époque à Champagney : le football, le basket, l’athlétisme et le cyclisme.

 

 

Critérium du printemps, avril 1936 La photo est prise au centre du village non loin du monument aux morts (Photo Maurice Boillat).

Critérium du printemps, avril 1936 La photo est prise au centre du village non loin du monument aux morts (Photo Maurice Boillat).

Sur le terrain des « Graviers » vers 1936 De gauche à droite  Debout : Auguste Capraro, Taiclet « Totor », Léon Colney, André Taiclet « Pipa », Paul Bruey, Bourniquez, Albert Grisward Accroupis : Henri Cardot, Marcel Taiclet de Ronchamp, Lucien Rué, Emile Colney, Gilbert Laurency, Jules Démésy (Voir à son sujet le livre « Cher Petit »).

Sur le terrain des « Graviers » vers 1936 De gauche à droite Debout : Auguste Capraro, Taiclet « Totor », Léon Colney, André Taiclet « Pipa », Paul Bruey, Bourniquez, Albert Grisward Accroupis : Henri Cardot, Marcel Taiclet de Ronchamp, Lucien Rué, Emile Colney, Gilbert Laurency, Jules Démésy (Voir à son sujet le livre « Cher Petit »).

L’équipe des Sports Réunis vers 1938-1939 De gauche à droite  Debout : Auguste Capraro, Eugène Coppey, Marcel Eblé, Alfred Graizely, André Vissler, Jean Lamboley, Maurice Boillat, Georges Travers, Henri Campredon Accroupis : Bourniquez, Barachin, Paul Graffe, Grandjean (Marcel ?), le coiffeur Bloch

L’équipe des Sports Réunis vers 1938-1939 De gauche à droite Debout : Auguste Capraro, Eugène Coppey, Marcel Eblé, Alfred Graizely, André Vissler, Jean Lamboley, Maurice Boillat, Georges Travers, Henri Campredon Accroupis : Bourniquez, Barachin, Paul Graffe, Grandjean (Marcel ?), le coiffeur Bloch

L’équipe des Sports Réunis vers 1945-1946 De gauche à droite  Debout : Maurice Boillat, Eugène Coppey, Henri Travers, André Taiclet « Pipa », Alfred Gaizely, René Lacour Accroupis : Henri Campredon, Emile Colney, Jean Colney, Paul Philippe, André Couturier Les maillots blancs avaient été offerts par l’entreprise Valentin du Pied-des-Côtes, un jeu en coton, un autre en soie.

L’équipe des Sports Réunis vers 1945-1946 De gauche à droite Debout : Maurice Boillat, Eugène Coppey, Henri Travers, André Taiclet « Pipa », Alfred Gaizely, René Lacour Accroupis : Henri Campredon, Emile Colney, Jean Colney, Paul Philippe, André Couturier Les maillots blancs avaient été offerts par l’entreprise Valentin du Pied-des-Côtes, un jeu en coton, un autre en soie.

 En 1947 On aperçoit au loin la rue de la Gare et les maisons au niveau du cimetière De gauche à droite  Debout : Paul Jacquot, Edouard Jacquot, André Taiclet « Pipa », Edouard Jacquot, Gaston Perret, André Cade, Gaston Peroz, Emile Dornant, Louis Graizely, Auguste Capraro. Accroupis : Emile Peroz, Jean Bron, Roger Cadet, Georges Travers, Jean Colney, Paul Philippe

En 1947 On aperçoit au loin la rue de la Gare et les maisons au niveau du cimetière De gauche à droite Debout : Paul Jacquot, Edouard Jacquot, André Taiclet « Pipa », Edouard Jacquot, Gaston Perret, André Cade, Gaston Peroz, Emile Dornant, Louis Graizely, Auguste Capraro. Accroupis : Emile Peroz, Jean Bron, Roger Cadet, Georges Travers, Jean Colney, Paul Philippe

Tag(s) : #Histoire locale
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