Voici un nouveau travail de l'élève René Lamboley de l'école de Champagney. Il s'agit d'une rédaction datée du mardi 6 juin 1916.
Pour découvrir toute la série utiliser, en bas de la page, le lien "La guerre à l'école".
Mardi 6 juin 1916
Rédaction
« A cœur vaillant rien d’impossible », expliquez ce proverbe et montrez comment il peut recevoir son application dans la vie ordinaire et dans les circonstances actuelles.
Développement
Bien souvent, j’ai entendu dire « A cœur vaillant rien d’impossible ». Cela veut dire que toute personne qui se propose d’arriver à un certain but arrivera à ce but si elle est assez persévérante et laborieuse pour surmonter les difficultés qui se présentent. Un cœur vaillant est donc laborieux et persévérant.
Jules a des parents pauvres, l’hiver il pouvait venir à l’école mais l’été, les travaux des champs l’empêchaient d’y venir. Malgré cela il voulut s’instruire assez pour se présenter au certificat d’études. Depuis le lever du soleil il était debout, lisait ses livres ou écrivait, il apprenait des leçons et se les récitait. Lorsqu’il pleuvait et qu’il ne pouvait pas travailler il demandait à sa mère de lui faire faire une dictée ; celle-ci lui faisait faire en tricotant des bas. Au moment du certificat, Jules était assez instruit pour réussir ; c’était donc un enfant laborieux et persévérant mais son travail fut bien récompensé. Tout le monde peut donc arriver, par le travail, à de bons résultats.
Pendant les circonstances actuelles ce proverbe s’applique très souvent. Ainsi dans mon village, pour la mobilisation, un cultivateur partait et laissait à son fils Jean tout le travail des champs. Celui-ci se mit courageusement à l’ouvrage, aidé de son jeune frère il faucha et rentra la moisson, fit de même pour les regains, en automne il labourait et semait les champs de son père. Aussi le matin il était bientôt debout et le soir il n’allait se reposer que très tard. C’est encore le travail et la persévérance qui l’ont fait réussir.
On peut donc surmonter de grandes difficultés avec le travail et la persévérance ; il ne faut donc pas se laisser abattre et ne pas craindre les efforts.
La guerre à l'école - Champagney - 1914-1918 - Alain Jacquot-Boileau
Vu dans les cahiers de René Beluche, élève en 1917 de Madame Frechin, en 1918 de Monsieur Emile Beluche La guerre pourrit tout, les corps et les esprits. Elle ne s'exprime pas seulement par les ...
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