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Jean Durin a été professeur de russe à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud et chercheur en linguistique. Parallèlement à ces matières, il s’est passionné pour la préhistoire et ses connaissances sur le sujet l’autorisent à écrire dans des revues spécialisées. Il soutient la théorie des « pierres-figures » dont le promoteur fut Jacques Boucher de Perthes un des pères de la préhistoire, qui défendit l’existence de l’art préhistorique. Vers 1844, Boucher de Perthes fut l’un des premiers à voir dans certaines pierres des représentations figuratives. Jean Durin a toujours pensé « qu’on sous-estimait les capacités des Néandertaliens. » Il est convaincu que ceux-ci décelaient des figurations suggérées par la pierre, imparfaites à leur goût mais qu’ils les rectifiaient en quelques coups de percuteur bien appliqués.
Le bassin supérieur de la Saône a été très tôt peuplé, dès un million d’années au moins. Jean Durin déambule nez au sol, à Ronchamp, à la Blanche Pierre, au Bassin de Champagney. La vidange de ce dernier est toujours une aubaine, elle lui a permis de récolter quantité de pierres curieuses : zoomorphes et anthropomorphes.

Le problème, c’est que les « pierres-figures » rencontrent un farouche scepticisme auprès des préhistoriens professionnels. Si l’attribution d’outils au Paléolithique n’est plus contestée, dès lors qu’il s’agit de figurations en pierre l’unanimité subsiste sur le fait que les Néandertaliens – a fortiori Homo erectus - étaient incapables d’en produire, leur seule activité étant la fabrication d’outils. Jean Durin a toujours pensé le contraire, il explique : « Ce qui semble assuré, c’est que ces hommes étaient de merveilleux animaliers repérant d’un œil infaillible ce qui constituait dans la morphologie des pierres qu’ils maniaient à longueur de journée un trait pertinent de tel ou tel animal. » Au Bassin, s’il y a trouvé des « Vénus », les zoomorphes sont dominants : loups, félins, ours, oiseaux, etc…
« Les Néandertaliens étaient aussi intelligents que nous », affirme Jean Durin, la seule différence étant l’absence d’un langage aussi sophistiqué que le nôtre. Celle-ci explique le très grand nombre de ces représentations lithiques qui permettaient à nos ancêtres, selon Jean Durin, de nommer les choses. « Une intense activité intellectuelle a amené nos ancêtres à l’acquisition des pré-requis du langage à double articulation » explique-t-il. L’origine du langage à double articulation est le sujet de travaux du chercheur en linguistique ce qui établit ainsi un pont entre sa spécialité et les pierres-figures.

Voir les articles de Jean Durin sur le site Academia

 

Les Néandertaliens au Bassin de Champagney
Les Néandertaliens au Bassin de Champagney
Les Néandertaliens au Bassin de Champagney
Les Néandertaliens au Bassin de Champagney

Précisions

  • C’est le besoin de faire le portrait de Jacques Durin – son père , résistant et mort en déportation, qui m’a fait rencontrer Jean Durin. Cet espèce de hasard m’a fait connaître un intellectuel dans le sens noble du terme : l’honnête homme du XVIIème siècle.
  • Sur les pierres-figures,  je n’ai pas les connaissances pour juger de la pertinence de cette théorie que les préhistoriens rejettent. Ce rejet brutal est étonnant de la part de scientifiques.
  • Mon but est de dire ce qui existe. Libre à chacun de se documenter. C’est facile. Pour ma part, c’est toujours un plaisir d’écouter et de questionner Jean Durin dont la modestie et la discrétion masquent un savoir à partager.
Tag(s) : #Histoire locale
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